Tu as pu découvrir dans le numéro de décembre le récit gagnant de l’édition 2021 du concours Mots d’elles : le texte d’Aline, consacré à Helen Keller. Il y a 2 autres gagnantes, dont tu vas pouvoir lire les textes sur Juliemag.

Voici le récit de Keylia, 11 ans, autrice du texte sur Rosa Parks : « J’ai dit « non » au racisme ».

Keylia

Pratique : la natation.
Aime : lire des mangas et regarder des animés.

« C’est la première fois que je participe au concours ! Je me suis décidée pour Rosa Parks car elle a milité pour les droits des Noirs. J’avais lu un récit sur elle dans un ancien hors-série de Julie. J’aime beaucoup cette rubrique car ele raconte des histoires vraies ! J’ai écrit mon texte par petits morceaux, puis je l’ai fait relire à mes parents. J’ai suivi leurs indications, et ensuite, je l’ai envoyé ! Je suis très heureuse car je ne m’y attendais pas du tout. »

« J’ai dit « non » au racisme ! »

Je regarde ma montre. 17 heures !!! Je vais rater mon bus ! Je descends de l’immeuble où se trouve mon atelier de couture et cours vers l’arrêt de bus au pied de l’immeuble. Heureusement que le chauffeur m’a vue car je ne pouvais plus courir avec ces talons ! Quand je monte dans le bus, je devine ce que disent les regards qui m’observent : « On ne devrait pas laisser les Noirs monter dans le bus » ou encore « Quelle horrible créature ! Elle n’a pas honte ?! »

Je suis assez habituée à ces regards, tout cela à cause de ma couleur de peau. Je m’installe dans une place libre et sors un livre. Dix minutes plus tard, de nouvelles personnes montent dans le bus. Tout le monde trouve une place, seul un homme est devant moi et m’observe. Il ne reste qu’une place, c’est celle qui est à côté de moi. Au lieu de s’installer, l’homme appelle le chauffeur. Ce dernier me regarde et me crie « Toi là, tu te pousses et tu vas te mettre debout avec tes camarades noirs ! ». Je prononce alors un mot que je rêve de dire depuis longtemps :

– Non !

Le chauffeur s’énerve et marmonne que si je ne bouge pas dans les 2 prochaines minutes, il appellera la police.

– Faites-le, je lui réponds calmement.

Les gens sont étonnés de la façon dont j’ai répondu à ce chauffeur. La police arrive 5 minutes plus tard. Elle me passe les menottes aux mains comme si j’étais une criminelle. Les policiers m’emmènent au commissariat. Ils m’escortent comme si j’étais une assassine recherchée et j’ai le droit à une magnifique visite du commissariat. Je passe devant une fontaine où est écrit en gros « Réservée au blancs ». Avant je pensais que l’eau « blanche » était différente de l’eau que je buvais, puis je me suis rendu compte que c’était la même que la nôtre.

J’attends deux heures dans ma cellule, jusqu’à ce que l’on vienne m’annoncer que des gens ont payé la rançon. Ma famille et mes amis sont venus à ma rescousse ! Je les suis dans la voiture, et ils m’emmènent dans une réunion qui a été décidée quand on a découvert mon arrestation.

Pendant le trajet, je me rends compte que certains Blancs veulent que nous restions esclaves à jamais. Arrivée à la réunion, une foule de gens m’acclament. Il y a Blancs et Noirs, ce qui me surprend assez. Je fais la connaissance d’un jeune pasteur qui défend je ne sais plus quelle cause contre l’esclavage et la méchanceté des Blancs. Le voilà servi ! Plus tard dans la nuit, nous nous rendons à l’église de Montgomery. Encore une fois, une foule de gens vient à ma rencontre et m’acclame. J’ai l’impression d’être une star ! Nous prions de tout notre cœur pour que cet esclavage s’arrête, et nous prions pour des gens proches de nous que nous avons perdus.

Je ne peux pas m’empêcher de penser à mon grand-père. Quand j’étais petite, je vivais avec lui. La nuit, moi je dormais et lui, il passait sa nuit dehors avec son fusil, au cas où des gens mal intentionnés voudraient nous tuer ou nous capturer. Il a passé sa vie à se battre pour moi. Après nos prières, nous discutons et nous nous disons qu’il faut faire quelque chose. Que JE fasse quelque chose. Une sorte de flamme s’est allumée en moi. La flamme de la révolte.

Épilogue

Pendant sa vie, Rosa Parks a lutté contre la ségrégation raciale et tout autre traitement raciste. Elle a fait des grands exploits, surtout au côté de Martin Luther King, un pasteur, baptiste et militaire non-violent afro-américain. Rosa est surnommée « la mère du mouvement des droits civique » et on la désigne souvent par « La femme qui s’est tenue debout en restant assise. »

Tu découvriras la semaine prochaine le 3ème texte gagnant !